Communiquer avec le C.COM, comment ça marche ?
Mode d'emploi
L'une des clés du fonctionnement réussi d'un support imagé de communication c'est son mode d'emploi.
Comment utiliser le support C.COM ?
Qui doit réparer la communication ? Qui doit piloter l'échange ?
Que peut-on attendre de la personne aphasique ?
Nous allons y répondre
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Un point de départ : comprendre la nature des troubles
Etre motivé, sentir la nécessité d'utiliser un classeur de communication dépendent de la compréhension des déficiences liées à l'aphasie !
Le patient aphasique ne peut plus tenir son rôle d'interlocuteur : il n'est maintenant plus performant pour verbaliser, mais également incapable de comprendre le contenu précis des messages entendus.
Or, si le trouble de l'expression orale ne peut pas passer inaperçu, l'aspect compréhension des messages entendus reste négligé dans la plupart des cas. En grande partie parce qu'une personne aphasique ne renverra pas de signaux clairs pour signaler son incompréhension. Pour réparer un défaut de compréhension, il faut avoir perçu qu'il existe. On se perd très vite si on ne reste pas ajustés !
On peut imaginer que lorsque nous en avons pris conscience , cela signifie entre autre pour nous d'engager un mode radicalement différent de transmission des informations. Modifier le mode de transmission des messages : de l'interlocuteur vers la personne aphasique (chercher à se faire comprendre et vérifier ce qui a été réellement compris), implique des ressources psychiques disponibles et mobilisables.
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Ne pas attendre que la personne aphasique prenne son classeur et répare sa communication
De la connaissance et de l'analyse des incapacités dépend la manière d'utiliser un support imagé palliatif, et son efficacité. La transmission réussie des informations circulant vers l'un ou l'autre des interlocuteurs doit être le fil conducteur.
Il est donc inutile d'attendre du patient qu'il utilise lui-même et de sa propre initiative le support imagé. Et même hors cadre ! Un classeur de communication ne guérit pas l'aphasie, il n'est pas un instrument de conditionnement, il n'est pas non plus un outil de rééducation, il ne s'agit pas d'attendre du patient qu'il pallie seul sa communication malade : un classeur de communication sert ... à communiquer.
C'est à celui dont le cerveau est indemne de prendre en main l'échange, d'en être le pilote, d'accompagner l'échange pas à pas - par ses propres pointages si le patient ne pointe pas lui-même - en restant au plus près de l'intention et du contenu que la personne aphasique cherche à nous transmettre. Déduire et ne pas interpréter !
Si l'interlocuteur aidant pilote l'échange, il n'existe de contre-indication ou de freins à l'utilisation du classeur par le patient que si l'accès gnosique au sens de l'image est perturbé, si son accord validant notre pointage ou son désaccord ne sont pas identifiables, ou si la personne aphasique manifeste un repli majeur avec un refus actif à communiquer.
Ni apraxie ni héminégligence ne constituent un écueil si l'interlocuteur pointe, vérifie l'orientation du regard vers la cible.
Qu'il s'agisse pour la personne aphasique d'identifier le sens d'un message ou de rendre notre propre message accessible au patient.
Un pilote : l'interlocuteur !
Interlocuteur vers Personne aphasique : l'interlocuteur ouvre le classeur, pointe élément par élément, reformule, demande confirmation.
Personne aphasique vers Interlocuteur : l'interlocuteur identifie le message du PA en pointant élément par élément, reformule et demande confirmation.
L'interlocuteur identifie le oui puis le non par pointages successifs. Deux critères sont nécessaires à rechercher chez la personne aphasique pour que l'utilisation du support C.COM soit envisageable :
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La possibilité d'identifier un accord validant un pointage, ou un désaccord invalidant la cible
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La capacité d'accès visuel sémantique à la photographie
Et concrètement ?
La personne aphasique doit être accompagnée dans sa communication.
PAS À PAS : planche après planche, item après item.
Les questions posées doivent être fermées, ne comportant qu'un élément à identifier à la fois, et à réponse attendue unique.
La personne aphasique ne peut utiliser seule les planches d'un classeur. Communiquer est une interaction, il faut l'accompagner au fil des photos, la suivre au plus près de son intention et de ses capacités d'analyse de la situation, de nos indices non verbaux, de notre mimique et de notre intonation, observer la direction de son regard, sa gestualité, repérer les manifestations subtiles du doute. Ceci afin d'assurer une transmission conjointe et fidèle des informations à échanger.
L'interlocuteur doit être « averti » : avoir conscience des incapacités réelles liées à l'aphasie permet d'être compétent pour y pallier.
Un support au service de l'échange :
Des adaptations apportées au classeur utilisé dépend la rapidité de la transmission des informations. L'utilisation du support de communication sera d'autant plus fonctionnelle qe les utilisateurs y trouveront les cibles dont ils ont besoin.
Une fois le thème du message identifié, l'identification du sens précis prendra rarement plus de quelques minutes. Et le thème est souvent lié à la situation, il découle du contexte, il est très rarement identifié « à l'aveugle ». Plus les thèmes d'échanges le classeur est destiné auront été finement adaptés et plus rapide sera la transmission des informations entre la personne aphasique et son (ou ses) partenaire(s).
Le contexte, la situation, les points communs entre les interlocuteurs faciliteront la découverte du sens du message. Il faut ouvrir le champ des « possibles », observer les signaux renvoyés, demander confirmation de ce qui est supposé pour réussir l'échange.
Les conduites adaptées de l'entourage sont indispensables à la compétence mutuelle à communiquer ! La personne aphasique utilisera volontiers son support si elle sait son interlocuteur habile à l'utiliser.